... um dos porquês das minhas serem "só mesmo palavras" é porque outras quando se juntam ganham vida própria...
Yves Montand - Les Feuilles Mortes
E ali estava eu a ler um poema
A ler e a caminhar
Enchi-me de paz e deixei de ter pressa
Parei de ler.
Continuei a andar e a pensar.
Sem pressa ... Pressa para quê? Pressa porquê?
(É que eu tenho um segredo e tenho medo que ele fuja se me apressar agora)
Tenho palavras guardadas em mim.
Nem eu as vou usar, tenho medo de as gastar!
São o meu tesouro e um tesouro não se pode desperdiçar.
Caminho lentamente e parece que cada pessoa que passa me leva uma palavrinha.
Paro.
Leio novamente as minhas palavras e a calma volta.
(Schht! Eu tenho um segredo.)
Caminho agora com a certeza que ninguém me consegue roubar as minhas palavras.
Bem, minhas, minhas, elas não são, eu não penso em francês,
Mas considero-as como tal, pois senti-as como se o fossem!
(puro devaneio depois de ler o poema:)
LES FEUILLES MORTES
Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux quand nous étions amis,
Dans ce temps là, la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Tu vois je n'ai pas oublié.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi,
Et le vent du nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais...
C'est une chanson, qui nous ressemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Nous vivions, tous les deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
Les pas des amants désunis.
Nous vivions, tous les deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
Les pas des amants désunis...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie ?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l'entendrai !
Jacques Prévert